Autolyse : avons nous tout faux ? 8 janvier 2017
Depuis que je me suis intéressé à l’autolyse, j’étais convaincu que quelque chose ne tournait pas rond. Les travaux de Calvel m’ont confirmé que nous étions sans doute dans l’erreur. Mais cela ne semblait pas convaincre les boulangers. Pourtant, les travaux de Calvel de 1974 montrent noir sur blanc que les boulangers sont à mille lieues de l’autolyse d’origine. D’autre part, mes expériences avec des farines fortes m’ont conduit à constater que la pâte pouvait prendre plus de force avec l’ajout d’une pâte autolysée. De plus, je m’étais mis à douter sur l’activité des enzymes dans une autolyse. Pierre Gélinas chercheur canadien m’a confirmé depuis que dès que l’eau est introduite dans la farine, il y a des enzymes qui entrent en action. Tous ces faits m’ont conduit à reconsidérer l’autolyse. Et si nous ne savions pas ce que nous faisons en préparant une autolyse ? J’ai donc tenté d’élucider le mystère de l’autolyse.
Revenons aux travaux de Calvel, ceux de 1974 qui sont à l’origine du procédé.
Cette année 1974 Raymond Calvel est à l’école nationale de meunerie de Paris avec 3 stagiaires, ils travaillent sur le façonnage avec des pâtes inertes, sans levure.
Au moment de les jeter, Raymond Calvel se remémore l’expérience faite en 1956. Les farines de cette année sont un mélange de farine française et des farines provenant de l’étranger. Les baguettes se développaient mal et ne jetaient pas bien comme on dit dans le jargon. Elles ne grignaient pas. Raymond Calvel décide de prendre une partie de la farine et du sel pour faire une pâte qu’il laisse reposer plus de 14 h avant d’ajouter les ingrédients restants. Le résultat est stupéfiant. Les grignes sont magnifiques. Cependant, cette opération lui paraît compliquée pour le boulanger et il l’oublie.
Cette réminiscence le décide en 1974 de pousser plus loin l’expérience. Cette fois, les essais sont faits sur des pétrissages intensifiés et améliorés principalement avec des pâtes contenant du sel. La pâte autolysée est de 20 % à 40 %. Nous sommes loin de la pratique que nous effectuons de nos jours.
La durée de fermentation est plus ou moins longue de 6 h à 18 h avec une température moyenne de 21 °C. (17 °C à 22°)
En pétrissage conventionnel le résultat le meilleur est obtenu avec 50 % de pâte autolysée sur 22 h à 17 °C.
Les essais sans sel permettent de raccourcir le temps de l’autolyse. Cependant, l’absence de sel nuit à la qualité de pâte. La pâte salée donne une meilleure saveur et une meilleure odeur, et permet à la pâte de conserver une couleur crème.
Calvel conclut en disant : « je m’abstiendrai de conclure ». Il note simplement le grand intérêt que peuvent avoir ces résultats. Gardons en mémoire que ces tests sont purement empiriques. D’ailleurs, Calvel précise : « Je suis conscient de l’insuffisance et de l’absence même de données scientifiques. » Par ailleurs, il précise que le meilleur résultat est à 25 % de pâte autolysée.
Les farines utilisées par Calvel
Ce qui est le plus surprenant ce sont les farines utilisées par Calvel en 1974. Ce sont des farines avec de très grandes extensibilités et une faible ténacité (44-43) avec un P/L de 0,3 et un W autour de 150 (146, 150). Le temps de chute est de 263. On est bien loin des farines fortes de nos jours. Ces farines vont à contre-courant ce pour quoi l’autolyse a été créée. Pourtant ce sont avec ces farines que Calvel démontre la validité de l’autolyse.
Tentons de comprendre ce qu’apporte une pâte autolysée salée.
L’influence du sel :
Des études menées sur des pâtes sans levure contenant une quantité variable de sel nous montrent que le sel favorise l’extensibilité. En même temps, la ténacité augmente, mais pas de façon proportionnelle à l’extensibilité de telle sorte que c’est l’extensibilité qui domine. Ainsi plus une pâte est salée, plus l’extensibilité est importante, plus la pâte gagne de la force et plus le P/L diminue.(SALT INFLUENCE ON DOUGH’S BEHAVIOUR Georgiana Gabriela Codina, Ionela Cretu, Vasile Paslaru)
Que se passe-t-il dans une pâte sans sel ? Est-ce que réellement il y a une augmentation de l’extensibilité surtout sur une courte période comme le font nos contemporains ? L’autolyse plus ou moins courte sans sel n’est-elle pas simplement un moyen de favoriser une meilleure hydratation de la farine et une meilleure structure du gluten sans modifier la rhéologie de la pâte ? N’oublions pas qu’une pâte bien pétrie devient plus extensible. L’autolyse ferait-il donc le travail d’un pétrissage prolongé, ses inconvénients en moins (la pâte ne gagnerait pas en extensibilité, l’extensibilité arriverait à l’optimum que la farine peut donner) Cela expliquerait que, quel que soit le type de farine ou presque l’autolyse telle qu’elle est faite aujourd’hui conviendrait à toutes les farines puisqu’elle optimise les capacités rhéologiques de la pâte, mais ne l’améliore pas ? Ne perdons pas de vue qu’une pâte sans sel permet au gluten de se former plus rapidement.
L’influence de la température
Il a été démontré qu’autour de 18 °C les qualités rhéologiques de la pâte étaient à son meilleur. Plus la température monte, plus l’extensibilité diminue, plus la ténacité et l’élasticité augmentent.
L’influence des amylases
Une pâte faite d’eau, de farine, de sel et de levure à 30 °C produira du maltose dès le début du pétrissage. Cette production sera en constante progression tant est aussi longtemps qu’il reste des sucres résiduels tel que le glucose et le fructose. On peut présumer qu’en absence de levure, le phénomène est similaire.
Interprétation du travail de Calvel
Le problème que Calvel soulève est celui des grignes qui ne jettent pas. Il est important de comprendre que les grignes pour qu’elles s’expriment convenablement la farine doit offrir un bon rapport ténacité/extensibilité. Si la ténacité est trop forte, et l’extensibilité trop faible, la pâte a trop de force pour lui procurer la souplesse nécessaire à se soulever. Si l’extensibilité est trop importante par rapport à la ténacité, il n’y a pas assez de force pour soulever la pâte et lui donner de la tenue.
En 1974, Calvel utilise une farine trop extensible, il est donc difficile d’obtenir de belles grignes.
Que va apporter l’autolyse que Calvel va réaliser ? De la FORCE ! La quantité de sel va augmenter la ténacité, même s’il augmente aussi l’extensibilité. La température de 22° diminue l’extensibilité et augmente la ténacité même si celle à 18 °C fait l’inverse. D’autre part, on présume que la durée de l’autolyse va influencer sa prise de force surtout si la température est au-dessus de 18 °C du moins, on le présume. Mes essais tout aussi empiriques que ceux de Calvel montrent que lorsqu’on ajoute une pâte autolysée, la pétrie prend de la force. D’autre part, il y a probablement une certaine quantité de maltose dans une pâte autolysée ce qui va nourrir la levure, favoriser la prolongation de la fermentation et améliorer le goût et la couleur du pain.
La plupart des essais réalisés par Calvel sont faits en pétrissage intensifié ou amélioré ce qui favorise la prise de force de la pâte et permet de diminuer l’extensibilité.
Ce qui signifie que l’autolyse de Calvel aurait donné un coup de force à la pâte en apportant de l’équilibre entre ténacité et extensibilité. Cependant, cette hypothèse reste tenue au vu de la grande extensibilité des farines utilisées en 1974, mais cela reste une forte probabilité du fait de l’utilisation du sel sur une longue période.
Comment réaliser l’autolyse hypothétiquement
La température de 18 °C semble essentielle. L’ajout du sel peut être une alternative, selon les farines utilisées. Elle permettrait aussi de réduire le risque d’acidification de la pâte. Il faudrait varier la quantité entre 1 % et 1,8 %. La quantité de farine devrait être de 30 % poids de la farine. Tout au plus 40 %. La durée devrait être au minimum de 4 h en fonction de la quantité de sel et de l’effet recherché. Nous n’oublions pas que l’effet recherché par l’autolyse serait un rééquilibrage entre ténacité et extensibilité ce qui signifie, il faut déterminer les critères de l’autolyse en fonction de comment souhaitons-nous rééquilibrer la farine
Conclusion.
Tant et aussi longtemps que des mesures scientifiques ne seront pas prises sur l’autolyse nous nagerons dans l’ignorance. Je suis sidéré que tout le monde vante les propriétés de l’autolyse sans comprendre ce qui se produit exactement comme s’il s’agissait d’une formule magique qui rappelle celle des alchimistes d’un temps reculé. L’ignorance nous rend aveugles et ne permet pas l’amélioration de notre travail. Avant de suggérer l’autolyse, il faudrait comprendre comment elle fonctionne. Qu’est-ce qu’apporte exactement l’autolyse ? Quelle influence a le sel ? Quelle différence entre autolyse partielle et une autolyse complète ? Quelles influences a la relation temps/température ? Quel effet a l’autolyse sur la ténacité, l’élasticité et l’extensibilité ? Lorsqu’on aura des réponses précises, notre utilisation de l’autolyse sera plus en harmonie avec le travail recherché. À quand un scientifique se penchera-t-il sur la question ?
La structure des pâtes levées, l’autolyse dévoilée et la mie filante30 novembre 2014
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, ce ne sont pas trois sujets distincts, mais bel et bien un sujet unique.
Tous ont un rapport avec le comportement du gluten et de l’amidon qui a eux seuls permettent d’obtenir ce » tissu » élastique et
extensible qui est là pâte. De nos jours grâce aux moyens technologiques modernes, il est possible d’observer au plus près la pâte. Ceci
permet aujourd’hui d’en arriver à mieux définir la structure de la pâte et ce qu’est réellement une autolyse et mieux comprendre la mie
filante. Ce sont ces interprétations que je vous présente aujourd’hui.
Deux études ont été fondamentales pour arriver à émettre les hypothèses que je vais vous présenter.
La première étude montre comment l’amidon et le gluten sont distribués dans une pâte pour former un ensemble cohérent. Ce que l’on découvre
c’est que le gluten et l’amidon se repartissent de façon « proportionnelle », parcellée de bulles d’air pour former la pâte. On peut imaginer le
gluten comme un filet recouvert de particules d’amidon. Cet amidon une fois gélifié par la cuisson formera une toile maintenue par le gluten ce qui
donne la structure à notre pain.
La deuxième étude montre cette fois comme l’amidon et le gluten se comportent au cours du pétrissage en ajoutant du sel et sans ajouter du
sel. Et là, c’est la grande surprise. Au bout de 6 min de pétrissage, la pâte sans sel voit l’amidon et le gluten se répartir parfaitement, avec
de plus ou moins grandes bulles d’air, alors que dans la pâte contenant le sel, le gluten n’est pas réparti, il forme des masses distinctes sur
la toile des granules d’amidon et les bulles d’air sont plus ou moins petites. Au bout de 20 min de pétrissage, la pâte contenant le sel voit
l’amidon et le gluten se répartir complètement avec plus ou moins de petites bulles d’air.
L’autolyse
En fait, cela démontrerait ce qui se produit lors d’une autolyse. Pour une autolyse on effectue un pétrissage sans sel et de courte durée de
ce fait l’amidon et le gluten se répartissent parfaitement bien. Cette répartition se prolonge au cours du temps de repos d’autant plus que cela
permet à l’eau d’être mieux absorbée. Lorsqu’on reprend le pétrissage avec le sel, celui-ci va renforcer le réseau sans que le temps soit prolongé
puisque la structure est déjà en place.
De fait, cela modifie la structure de la pâte et expliquerait les succès de l’autolyse. Quant à
l’extensibilité qu’elle aurait gagnée ce qui est encore à prouver, cela serait dû au fait que l’autolyse permet d’agir comme un pétrissage prolongé
qui permet à la pâte de gagner en extensibilité. La durée de l’autolyse dépendrait en fait du type de farine et de sa capacité à absorber l’eau,
les farines plus faibles en protéines auraient un temps plus court que les farines plus fortes en protéines.
Cela voudrait dire qu’il serait possible de pétrir une pâte sans mettre de sel et de ne l’ajouter qu’au bout de 6 min pour avoir un effet
relativement semblable à l’autolyse.
La mie filante
À présent que l’on sait qu’une pâte est parfaitement formée lorsque l’amidon et le gluten sont bien répartis l’ajout de beurre va venir
s’intercaler dans ce tissu, et de ce fait, plus il y a de beurre, plus la pousse finale sera longue afin de permettre au gluten de s’étirer au
maximum, ce qui prend du temps puisque le beurre « alourdit ces efforts ». Si l’on effectue une pousse insuffisamment longue, on aura une mie cotonneuse
ou compacte. Le gluten n’a pas pu s’étendre.
Le beurre ne va pas agir seulement sur le gluten, mais aussi sur l’amidon. C’est pourquoi un panettone bien poussé permet d’observer les fils
bout à bout qui permettent de tenir la structure. C’est pourquoi il faut renverser le panettone, car, vu que l’on a tendu au maximum le gluten et que
l’amidon ne gélifie qu’après complet refroidissement du produit, que le beurre qui s’est intercalé dans la structure la rendu plus fragile et en
l’absence de blancs d’œufs qui auraient coagulé durant la cuisson et auraient renforcé la structure pour éviter l’effondrement, le panettone doit
impérativement être renversé pour maintenir les » files » droit et permettre à l’amidon de gélifier et les durcir.
Ce n’est pas la quantité de beurre qui fait la mie filante puisque j’ai réussi à produire le même effet avec 120 g de beurre et 5 œufs par
kilo de farine. Certes, il faut un minimum de matière grasse qui peut venir aussi des jaunes d’œufs. Cet effet est dû à la pousse, et ce à
condition que la pâte soit correctement hydratée c’est-à-dire qu’en fin de pétrissage on obtient une pâte souple. C’est d’autant plus important
de bien connaître sa farine, car le bassinage dans les pâtes levées me paraît problématique si l’on ajoute le beurre en début de pétrissage comme je le
pratique.
Pour qu’un tel effet se produise, il est impératif de procéder à un pointage conséquent ce que l’on ne pratique pas aujourd’hui. Le pointage va
permettre d’enclencher le phénomène qui va se perpétuer au cours de la pousse finale autrement, il faut augmenter la quantité de levure de façon
considérable et augmenter la température de fermentation. C’est ce que l’on voit dans l’industrie. C’est pourquoi le levain-levure est d’autant
plus indispensable. Ainsi, une pâte réalisée avec un levain-levure, un pointage adéquat et même un passage au froid et un apprêt à température
adéquat donne une bien meilleure structure que si la pâte n’a pas eu de levain-levure. Il est d’autant plus important que, même si le résultat en
direct donne de meilleurs résultats, de démarrer l’apprêt qui a subi une fermentation au froid à une température plus élevée et de l’abaisser au
cours de la pousse. Il faut que le cœur de la pâte ait atteint rapidement 25 °C pour favoriser une fermentation adéquate.
Ainsi, la dernière pousse en direct où en différer devrait être assez longue pour donner à la structure de la pâte sa mie filante et toute sa
souplesse.
Il est important de rappeler que la levure doit être de 20 g à 24 g maximum par kilo de farine.
Le choix de la levure aura aussi son importance, en effet avec une levure osmotolérante, le produit permet d’obtenir une saveur plus ronde
et permet une régularité de la pousse.
Si la pâte n’est pas suffisamment hydratée, cela va compromettre le résultat.
Il n’y a plus de raison de ne pas avoir de mie filante.
Autolyse à l'eau bouillante / Boiled sponge30 octobre 2014
Depuis un certain temps déjà les amateurs de boulangerie partagent sur internet une
recette inusitée de pain dont l’origine serait prétendument japonaise. Le principe est l’ajout dans la pâte à pain d’un produit
ressemblant à une béchamel. Cette pâte réalisée de cette façon apporterait du moelleux et permettrait de prolonger la durée de vie du
produit. Qu’en est-il exactement ?
Une petite recherche m’a conduit vers Hokkaido, plus exactement au département
de l’agriculture où j’ai découvert une étude qui analyse cette méthode. En fait, il ne s’agit pas d’une béchamel comme il est présenté sur
internet, mais de la préparation d’un genre d’autolyse réalisée avec de l’eau chaude, voire bouillante. Cette préparation est mise
ensuite au froid pour « maturer ». Le lendemain, elle est ajoutée à la pâte à pain.
Intrigué par cette méthode, j’ai mené mon enquête pour découvrir qu’au Japon on réalise toute sorte de ferments appelés en anglais songe
que l’on ajoute au pain. Ainsi, il existe des préferments qui ressemblent au levain, mais qui sont réalisés en un laps de temps plus court à
partir de fruits, d’alcool ou encore de seigle.
La particularité de cette méthode à l’eau bouillante est d’apporter du moelleux qui parfois peut même être collant. En fait, cela
reviendrait en quelque sorte à ajouter de l’amidon modifié ou prégélatinisé puisque l’apport de l’eau chaude modifie les propriétés de
l’amidon.
Bien entendu, je ne pouvais pas en rester là. Après plusieurs recherches, j’ai trouvé une étude scientifique fort intéressante d’une
université de Taïwan.
Ce qui nous est dit c’est d’une part que cette préparation de farine et d’eau bouillante doit séjourner 24 h au réfrigérateur. Que la
quantité de farine doit représenter maximum 30 %, mais idéalement 20 % voire moins si l’on souhaite favoriser la conservation. D’autre part, cette
méthode entraîne une diminution du volume et une diminution de l’extensibilité.
On présume qu’une telle méthode serait excellente pour des produits de type pain de mie ou même pain de mie briochée.
Cette méthode permettrait aux artisans d’attirer une clientèle qui privilégie l’extrême moelleux de ce type de produit sans avoir tous
les produits ajoutés par l’industrie.
L'autolyse restaurée ou comment restituer la pensée de Raymond Calvel 22 mai 2013
L’autolyse si souvent invoquée comme le remède a bien des maux n’est pas utilisée de la manière dont elle a été conçue à l’origine.
Tentons de remonter le temps et de comprendre ces raisons et la manière dont devrait se faire l’autolyse de nos jours.
Raymond Calvel
De nos jours, le nom de Raymond Calvel est invoqué à tout va pour justifier son travail. Cependant, qui a vraiment lu Raymond
Calvel ? Là est la question, car lorsqu’on voit ce dont on a fait de l’autolyse, il est légitime de se demander si Raymond Calvel n’a
pas été mal interprété. D’autre part, il est important de situer un homme dans son époque pour mieux comprendre le cheminement de sa
pensée et son évolution. Il faut rappeler que Raymond Calvel fait partie des rares boulangers à avoir traversé toutes les époques
marquantes de la boulangerie du XXe siècle des années 30 aux années 90. Si Raymond Calvel a défendu le bon pain, il n’a pas réfuté les
progrès technologiques ni même les dérives des années 60 à 80 puisqu’il a toujours mentionné dans ses livres le pétrissage amélioré et
intensifié sans s’empêcher de les critiquer puisque le pétrissage conventionnel avait sa préférence. Il reconnaissait les avantages de
l’acide ascorbique et des amylases auxquels il fait allusion souvent. Dans le cas de l’acide ascorbique, on peut comprendre l’usage à une
époque ou les blés sont issus de blé médium-soft c’est-à-dire avec une faible ténacité et une forte extensibilité. (P/L autour de 0,5)
L’acide ascorbique permet d’augmenter la ténacité et diminuer l’extensibilité ce qui permet d’augmenter le P/L. De nos jours, son usage
n’a plus de sens, en artisanat, car l’extensibilité n’est pas assez grande pour la réduire plus encore et la ténacité est suffisamment
importante pour l’accentuer davantage.
Pour bien suivre la pensée de Raymond Calvel, il faut suivre son cheminement et comprendre les raisons pour lesquelles il a parfois adapté sa
pensée à son époque sans pour autant renier ses idées premières qui restent le socle de l’héritage qu’il nous a laissé et qui mérite
d’être remis en lumière.
L’autolyse
Tout à commencé en 1956, ou la farine de gruau fait son grand retour. (Pour une raison que j’ignore, la farine de gruau fut
interdite au début des années 40) Beaucoup de boulangers veulent donc retrouver les pains d’avant-guerre, cependant il semblerait que
pour des raisons de variété la farine de gruau de 1956 n’offre pas les résultats escomptés. C’est alors que Raymond Calvel a cette idée
de génie de créer l’autolyse, ou je devrais dire une pâte autolysée. C’est-à-dire un mélange d’une partie de la farine et de l’eau avec
une quantité de sel et un repos assez long avant que la pâte autolysée ne soit ajoutée à la pétrissée le lendemain. Cependant pour
diverses raisons Raymond Calvel met cette idée de côté et ne la reprendra qu’en 1974 où les tests seront plus poussés.
Les essais 1974 débutent lors d’un stage où là encore c’est un concours de circonstances qui remet l’autolyse à la surface. Les
essais de Raymond Calvel ont tous était fait avec une pâte autolysée salée représentant 20 % à 50 % de la pétrissée totale sur une durée
de repos d’environ 18 h entre 21 °C et 22 °C avec des pétrissages différents. D’abord en pétrissage intensifié et par la suite en
pétrissage conventionnel. Il faut rappeler que les meilleurs résultats sont obtenus avec le pétrissage intensifié même si le pétrissage
conventionnel donne de bons résultats.
Les tests de Calvel sont repris, uniquement pour le pétrissage amélioré, sur l’ensemble de la pâte, elle aussi salée, pour
obtenir de très bons résultats avec des temps plus courts. Aucun test n’a été fait avec le pétrissage conventionnel. Les tests sans
sel donnent de moins bons résultats au niveau de la saveur en pétrissage amélioré et intensifié que cela soit avec une partie de la pâte
autolysée avec un repos plus ou moins long (3 h) soit sur l’ensemble de la pâte avec un temps de repos court. Ceci est compréhensible
comme je l’explique dans mon précédent article sur le sujet. Il faut rappeler que Raymond Calvel précise en l’absence de sel le temps
de repos est plus court.
Ce qui est important de souligner c’est que Raymond Calvel précise, que les pâtes autolysées salées avaient freiné très
sensiblement l’oxydation et le blanchiment de la pâte et au niveau du pain cuit, la mie devait rester plus crème et exhaler une
meilleure odeur, nettement supérieure à celle des essais précédents (sans sel). Cela pour des pâtes avec un pétrissage intensifié. Ce
qui montre bien l’importance du sel dans la pâte autolysée mais aussi démontre que l’intérêt de l’autolyse était fait en premier lieu
pour des pétrissages intensifiés voire améliorés. Par la suite les résultats de pâte autolysée salée sur un pétrissage conventionnel ou
classique ont donné de bons résultats pour être proposés pour ce type de pétrissage.
Alors pourquoi aujourd’hui fait-on des autolyses de 15mn sans sel avec des pétrissages conventionnels ? Sans doute parce que
beaucoup ont lu l’étude de 1992 ou Raymond Calvel explique cette façon rapide de faire l’autolyse sans sel pour un
pétrissage intensifié et non conventionnel. D’ailleurs, Raymond Calvel effectue un pétrissage de 10 min en 2e vitesse après
l’autolyse ! À cette époque, je crois que Raymond Calvel, trop enthousiaste, oublie son travail de 1974. D’ailleurs, il souligne en
terminant :
« Que l’on me permette enfin, en terminant, de plaider l’indulgence auprès de ceux qui me liront, si mes propos
paraissent peut être un peu trop optimiste »
Tout est dit !
Le doute qui bouleverserait plus encore notre conception de l’autolyse
Que cela soit dans son livre la boulangerie moderne, que cela soit dans son introduction de son étude menée en 1974 ou que cela
soit dans son étude de 1992, il est toujours mentionné, que la pâte autolysée représente une partie de la pétrissée totale c’est-à-dire
que l’on prélève une partie de la farine et de l’eau et une partie de sel pour en faire une pâte autolysée. Cependant, à la lecture des
tests menés en 1974, il semble que ce n’est pas ce que Raymond Calvel fait. Il ajoute plutôt 20 % à 50 % de pâte autolysée à sa
pétrissée. J’ai relu presque 10 fois le texte et à chaque fois j’en arrive à cette conclusion ce qui changerait considérablement les
choses. En effet en 1974, Raymond Calvel fait des essais avec des stagiaires avec une pâte salée sans levure pour leur apprendre le
façonnage. C’est alors qu’il a l’idée au lieu de jeter cette pâte de l’utiliser en pensant à ces essais réalisés en 1956. Voilà ce qui
est dit :
Le lendemain un essai de panification qui sera composé d’un témoin et, pour les quatre pétrins d’essai restant,
d’une addition progressive de pâte inerte salée à 2 % et conservée 18 h à la température ambiante nocturne du fournil qui est de 20 °C.
Les additions seront respectivement de 20, 30, 40, 50 %. Rien n’indique qu’il a retiré de sa pétrissée 20 % à 50 % de pâte pour la
remplacer par une pâte autolysée. Ce qui expliquerait pourquoi il constate une fermentation plus lente. D’autant plus, qu’un peu plus
loin dans un autre essai sur une farine acide, il précise : « l’idée me vint... de faire un essai en autolysant une fraction de la pâte »
ce qui n’est pas dit précédemment. L’énigme reste entière.
Pourquoi le sel est il bénéfique ?
1 — D’abord, le sel va favoriser les alpha-amylases qui permettent l’assouplissement de la pâte et l’augmentation de
l’extensibilité et cela ne peut se faire que sur de longues durées.
2 — Hypothèse : La pâte autolysée salée sur 18 h favoriserait-elle le développement de bactéries lactiques ?
le sel
freinerait le développement de certaines bactéries trouble-fête comme les leuconostocs et favoriserait le développement de bactéries
lactiques sachant qu’au-delà de 6 h les bactéries lactiques commencent à se développer. Raymond Calvel précise qu’au-delà de 18 h la pâte
s’acidifie.
3 — Hypothèse : Le sel n’aurait-il pas aussi un effet antimicrobien et n’éviterait-il pas les bactéries qui pourraient
nuire à la saveur ou à la structure de la pâte de se former ?
Tant qu’une analyse complète d’une pâte autolysée ne sera pas faite nous n’en aurons pas le cœur net pour expliquer les raisons
de la pâte autolysée.
La recette de la pâte autolysée selon Raymond Calvel pour pétrissage conventionnel
Pâte de 20 % à 50 % de la pétrissée totale (farine + eau sans levure) salée à 1,8 % du poids de la farine pour une durée de 22 h à
17 °C. Il serait possible de se contenter de 18 h à 21 °C à 22 °C voire sur des périodes allant jusqu’à 6 h avec des températures plus
élevées.
Conclusion.
L’autolyse est un bon exemple d’une mauvaise interprétation des résultats et d’un manque de curiosité pour sonder la vérité.
Cette réalité pourrait se répéter avec d’autres pans de la boulangerie et de la meunerie auxquelles il faudrait s’attaquer pour restaurer
une boulangerie artisanale moderne débarrassée de ce qui l’encombre et ouverte sur l’avenir. Tout commence avec l’éducation, qu’il
serait temps de réformer.
Autolyse : étonnante découverte 19 juin 2013
Dans mon précédent article, je vous parlais de l’autolyse de Calvel et son ajout de sel et je soulignais les différences avec les pratiques
actuelles. J’ai donc fait des essais avec 50 % de pâte autolysée salée à 1,8 % pendant 18 h et j’ai ajouté le lendemain la pâte autolysée
au reste de mes ingrédients. Et là à ma grande surprise la pâte a pris beaucoup de force, il a fallu augmenter l’hydratation. Le
volume, les grignes et le goût n’étaient pas au rendez-vous et même la mie est apparue plus blanche ! Surprenant !
Le sel aurait donc modifié le comportement rhéologique de la pâte ce qui est
confirmé par l’étude suivante : Effects of different doses of salt on alveograph and bread making quality of wheat
flour with average quality as starting material Georgiana Gabriela Codină. En effet, sans sel les résultats à l’alvéographe
donnent un P de 76 et un L de 82 dès qu’on passe au-dessus de 1,5 % de sel le P passe 97 jusqu’à 99 pour 2 % de sel et l’extensibilité
diminue d’autant L 74 jusqu’à 70 pour 2 % de sel. On peut se demander si la durée de maturation de la pâte et du sel aurait encore
d’autres effets puisque le gluten a le temps de se former et que probablement la structure de la pâte est modifiée. Plus étonnant
encore, Georgiana Gabriela Codină, dans une étude précédente à celle-ci Salt influence on dough’s behavior,
avait fait les mêmes tests, mais avec une farine de moins bonnes qualités. Elle ne définit pas ce qu’elle entend par qualité, mais à avoir
les résultats, la farine de moins bonne qualité à un P élevé et un L court (dans le second test, elle parle de farine de qualité
moyenne, on peut s’imaginer que les résultats pourraient être encore différents avec une farine de bonne qualité). Dans ce test chose
surprenante, on constate une augmentation du P, mais contrairement au test précédent on constate une augmentation du L et de ce fait une
diminution du rapport P/L. L’influence de la dose de sel sur le comportement rhéologique de la farine dépendrait donc aussi du type de farine et probablement de la génétique du blé.
Pour ma part, j’ai refait le même essai d’autolyse cette fois sans sel et le résultat était bien meilleur.
Comment expliquer alors que Raymond Calvel n’ait pas remarqué pareille différence ? Tout simplement à cause des changements des
variétés de blé et donc des farines entre celles d’avant les années 80 et celles des années 90 sachant que de 80 et 90 c’est une
époque de transition. En effet, les farines d’avant 80 sont très extensibles avec une faible ténacité. Ce sont des blés médium-soft.
L’ajout d’une pâte autolysée avec sel renforce la ténacité et diminue l’extensibilité pour donner sans doute des farines mieux
équilibrées et sans doute meilleures que les farines d’aujourd’hui où la ténacité est plus forte et l’extensibilité moins grande. C'est
pourquoi Raymond Calvel ne voyait pas de différence avec l’autolyse avec sel et sans sel en 1974 même si l’autolyse avec sel donnait de
meilleurs résultats d’autant plus qu’il était en pétrissage amélioré du fait que l’ajout du sel renforçait le gluten. C’est pourquoi en
92 les tests faits sans sel ont donné de meilleurs résultats, car cette fois les farines avaient changé. Elles étaient issues de farine
medium-hard avec de plus grand P et de plus petit L.
Ce qui signifierait que l’autolyse sans sel devient valable que sur de
plus ou moins longues périodes pour des farines fortes, car elle permet une meilleure hydratation de la pâte. Je préférais dire une
meilleure dispersion de la farine dans l’eau et elle permettrait en raison de cette longue imprégnation d’apporter la souplesse en abaissant la
ténacité. Il faudrait le vérifier à l’extensographe pour le confirmer. De ce fait, si l’autolyse n’est juste qu’une affaire de
dispersion et d’imprégnation, il est légitime de se demander si 30 min d’autolyse peuvent être suffisantes dans certains cas.
Cela démontre qu’il ne suffit pas d’avoir une excellente intuition même si elle se vérifie en pratique si l’on ne passe pas par la
case test et analyse. L’empirisme a ses limites. Il est donc essentiel de poursuivre les tests sur l’autolyse en laboratoire, car la
question sur le comportement rhéologique de la pâte pétrie avec la pâte autolysée salée et non salée, devrait être sondée. Je fais
appel au centre de recherche qui voudrait m’aider à poursuivre ce travail.
L'autolyse : une nouvelle hypothèse 10 avril 2013
L’autolyse est
un procédé inventé par Raymond Calvel afin de donner plus d’extensibilité et de diminuer la ténacité de la farine.
Le principe veut de mélanger l’eau et la farine ou une partie de l’eau et de la farine nécessaire à la fabrication du pain pour
une période plus ou moins longue. Ensuite, sont ajoutés, la levure et le sel, et dans le cas d’une autolyse partielle le reste de la
farine et de l’eau.
Ce principe est sensé d’apporter de la saveur, du volume, d’améliorer les grignes et permettre de diminuer
le temps de pétrissage. Mais qu’en est-il vraiment ?
L’autolyse n’a jamais vraiment été analysée d’un point de vue scientifique même si
ses qualités sont reconnues par un grand nombre de professionnels. Les raisons invoquées pour expliquer les phénomènes de l’autolyse
sont diverses, mais les plus courantes attribuent à l’action des enzymes que cela soit les protéases (enzymes qui s’attaquent aux
protéines de la farine et permettent de diminuer la ténacité et améliorer l’extensibilité de la farine) et les amylases (enzymes qui
transforment l’amidon endommagé en sucre).
Pour ma part, je reste sceptique sur l’action des enzymes sur la pâte pour les
raisons suivantes. D’abord, dans une farine non corrigée, la présence des protéases est en trop faible quantité pour s’imaginer, qu’en
30 min ou 40 min ils puissent agirent sur la pâte, et en modifier son comportement. Pour ce qui est des amylases cela peut se révéler un peu
plus vrai pourvu que l’on ait des indices de chutes inférieurs à 280 autrement même avec une supplémentation en malt, l’effet des
amylases reste discutable sur une si courte période. Les autolyses plus longues peuvent laisser envisager des transformations plus
importantes. Cependant, les essais faits avec des farines canadiennes laissent parfois songeurs sur les résultats. Il faut rappeler que
les enzymes agissent à leur maximum à des températures élevées, en présence de forte hydratation et sur un certain laps de temps.
Que se passe-t-il si ce ne sont pas les enzymes ?
J’ai pour hypothèse que l’autolyse agît sur l’amidon. L’amidon est souvent oublié lorsqu’on parle des transformations chimiques
dans le pain. En effet, une étude japonaise montre que lorsqu’on obtient une pâte réalisée avec un pétrissage optimum, il y a une
parfaite répartition de l’amidon et du gluten ce qui n’est pas le cas dans un court pétrissage. Généralement, le pétrissage dit lent
est souvent long pour permettre une meilleure imprégnation de l’eau par la farine ce que permet en fait l’autolyse. De ce fait, j’ai
pour hypothèse que l’autolyse permet de faciliter l’imprégnation de l’amidon et du gluten et en favoriser une meilleure répartition en
plus de structurer le gluten sans avoir les désagréments d’un pétrissage amélioré ou intensif. De ce fait, le pétrissage qui vient
compléter cette phase permet de renforcer cet équilibre entre gluten et amidon pour une structure optimale.
D’ailleurs, comme
je l’ai déjà expliqué dans des articles précédents l’autolyse facilite la meilleure dispersion de la farine dans l’eau. L’autolyse est
d’autant plus efficace que la ténacité de la farine est plus ou moins forte avec une faible extensibilité. L’autolyse permet de
soulager la pression et permet à la pâte de mieux lever et de se détendre. D’une certaine manière, cela peut se comparer au principe de
la bosse de la madeleine même si les phénomènes sont quelque peu différents. Ainsi cela expliquerait les plus belles grignes. De ce
fait, même avec des farines riches en protéines, l’autolyse n’est pas forcement adéquate alors même qu’avec des farines qui — de prime abord — sont plus faibles en protéines, l’autolyse devient essentielle du moment où la ténacité est importante par rapport à
l’extensibilité.
C’est l’absence de levure et de sel qui permet cette meilleure répartition de la farine dans l’eau et sa
meilleure imprégnation du fait qu’il n’y a pas de force exercée par l’activité de la levure et un raffermissement de la pâte par le sel
qui contrecarreraient cette dispersion en structurant rapidement le gluten sans permettre à l’amidon de bien se répartir.
C'est
pourquoi dans le cas d’une très faible quantité de levure et d’un frasage, l’autolyse devient moins essentielle particulièrement dans le
cas ou la ténacité n’est pas trop élevé et que l’équilibre ténacité extensibilité est adéquat. D’autre part, dans des autolyses
complètes l’ajout du sel et de la levure dans une pâte déjà formée entraîne une moins bonne dispersion du sel et de la levure ce qui a
pour conséquence d’avoir un impact sur la pâte et pourrait expliquer en partie les résultats. En effet, je crois que la levure et le
sel n’agissent pas à leur maximum lorsqu’ils sont ajoutés dans une pâte presque structurée. Ni le sel ni la levure ne peuvent
parfaitement s’intégrer de la même manière que s’ils avaient été ajoutés en début de pétrissage ou mieux encore dissous dans l’eau
comme cela s’est toujours fait dans le passé. Ce phénomène se ressent parfaitement bien avec le sucre cristallisé lors d’une
réalisation d’une pâte sablée. Le fait de mélanger le sucre cristallisé à la farine modifie la perception de la saveur, la coloration
et la texture alors que si le sucre est dissous dans l’eau, il n’y a plus de différence avec une pâte réalisée avec le sucre
cristallisé et celle réalisée avec le sucre glace à l’exception de la structure (sucre cristallisé pâte légèrement plus cassante) et de
la saveur (le sucre glace donne un goût légèrement plus sucré) due cette fois à la granulométrie des sucres.
De ce fait, je ne crois pas que l’autolyse génère de l’extensibilité. Si tel était le cas cela devrait avoir un impact sur la
fermentation et sur la rétention gazeuse
Pour ma part, l’autolyse soulage la pression exercée par la ténacité et qui n’a pu être
balancée par une extensibilité suffisante, en plus de faciliter une meilleure dispersion de l’amidon et du gluten ce qui favorise une
meilleure structure de la pâte sans un pétrissage excessif en plus de diminuer de l’effet du sel (principalement dans le cas d’une
autolyse complète) sur la pâte du à une moins bonne répartition de celui-ci ce qui affecte les saveurs.